Jean-Philippe
" Le désordre est apparue sur la terre et dans la mer à cause de ce que les Humains ont accompli… "
Dernière mise à jour : 11 mai 2021
Le 10 février 2019, une étude parue dans la revue Biological Conservation nous apprend que 40% des insectes de la planète sont en déclins. Leur poids total sur la terre diminue de 2.5% par an. Brad Liester qui étudie les insectes dans la forêt tropicale à Porto Rico a observé en 35 ans une diminution de 98% du nombre d’insectes terrestre et 80% des insectes de la canopée. Une véritable hécatombe. Et bien sûr, en supprimant ce chaînon si important de l’écosystème, toutes les chaînes alimentaires sont déstabilisées. Il a pu observer en parallèle la diminution des populations de grenouilles et d’oiseaux de 50 à 65%, et jusqu’à 90% pour certains oiseaux insectivores. Auparavant, une étude dirigée par Hans de Kroon, de l'université Radboud aux Pays-Bas sur les réserves naturelles en Allemagne avait montré une perte de 75% des insectes volants en 20 ans à peine.
En France, en 2018, nous avons perdu 33% de toutes nos colonies d’abeilles ce qui représente des centaines de milliers de ruches. Nous avons également perdu 41% de ces populations d’hirondelles en 10 ans. Le musée d’histoire naturelle et le CNRS ont fait état en 2018 d’une perte moyenne d’un tiers des populations d’oiseaux en 15 ans, ce qu’il qualifie de « catastrophe écologique ».
Le dernier rapport de WWF en 2018 dit que 60% des animaux sauvages ont disparus depuis 40 ans, et que ce taux peut atteindre 90% dans les zones tropicales en Amérique latine.
Dans Nature, d'autres chercheurs expliquent que les trois quarts des plantes, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères ont disparu de la surface de la Terre depuis l'an 1500.
Le taux d’extinction actuel d’espèces est supérieur à celui de la dernière crise mondiale il y a 65 millions d’années et qui a vu notamment la disparition des dinosaures !
Selon les scientifiques, il y a deux raisons pour expliquer cette hécatombe : la surexploitation de certaines espèces et l'agriculture.
Il existe un second indicateur qui nous montre l’état de notre planète qui est notre production de déchets. Actuellement 250 millions de tonnes de plastique sont générés chaque année. Faut-il rappeler quelle bouteille de plastique met environ 1000 ans à se désintégrer dans la nature !
Et le recyclage est-il la solution ? On lit sur les panneaux publicitaires que 15 bouteilles permettent de fabriquer 1 pull. Or 1 milliard de bouteilles par jour c’est 65 millions de pulls par jour !!!
Il faut ajouter que le plastique n’est pas recyclable à l’infini. Au bout de deux ou trois cycles de transformation, il n’est plus utilisable et devient un déchet.
Nous avons donc une certitude : à chaque fois que nous achetons une bouteille en plastique, elle finira tôt ou tard soit sous terre, soit dans l’atmosphère si elle est brulée, soit dans l’océan si elle est jetée dans la nature.
Saviez-vous qu’Il se trouve dans l’océan une zone de 6 millions de kilomètres carrés qu'on appelle aussi océan de plastique et qui tue environ 1 million d'oiseaux et 100 000 mammifères marins chaque année.
Au rythme actuel on pense que la production de déchets va augmenter de 70 % ces 30 prochaines années et qui représentera plus de 3 milliards de tonnes par an. Peut-on croire que nous pourrons indéfiniment recycler ces déchets ? Ou les faire disparaitre ?
L’activité humaine a d’autres effets néfastes : La pollution de l’air générée par nos activités tue plus de 6 millions de personnes par an. Et on estime que la pollution des eaux provoque 5 millions de morts chaque année. Ces pollutions ont bien sûr des impacts forts sur la faune et la flore sauvage ! Mais peu de personnes s’en préoccupe. A-t-on même conscience que nous partageons nos villes avec des animaux sauvages, des plantes ou des champignons ?
L’épuisement des ressources est également très préoccupant : chaque seconde, nous prélevons dans l’environnement 800 tonnes de roches et de sables pour nos constructions. Environ 1000 milliards d'animaux marins sont piégés chaque année les filets de pêche. Pour les poissons d'eau douce le déclin et tout c'est inquiétant à 4 % par an disparaissent
Actuellement, 80 000 km carré de forêt disparaissent chaque année. A ce rythme-là toutes les forêts primaires auront disparu dans 10 ans. Pourtant il y a 4 siècles les deux tiers de la surface des continents était recouverts de forêt. L’être humaine occupe aujourd’hui 75% des continents. Or l’être humain ne représente que 0,01 % des créatures vivantes.
Et le plus dramatique pour notre espèce humaine et qu'aujourd'hui encore, des dizaines de millions de personnes meurent de faim et des centaines de millions souffrent de malnutrition!
« Al fassad est apparue sur la terre et dans la mer à cause de ce que les Hommes ont accompli de leurs propres mains. » (Coran, 30-41)
Al-fassad (corrompre, dénaturé, abimer, détériorer, causer du désordre …) peut être interprété ici comme la désorganisation du fonctionnement naturel du monde, le gaspillage ou la dégradation des ressources naturelles.
La Terre était dans une harmonie parfaite avant l’arrivée de l’Homme et ce verset vient nous dire que la nature va subir d’importante dégradation. Et le responsable est déjà désigné : c’est l’Homme qui par sa mauvaise gestion va entrainer ces catastrophes.
Est-ce qu’il est impossible pour l’être humain de vivre sur notre planète sans la détruire ? Serions-nous incompatibles avec la vie sur Terre ? Des peuples autochtones nous montrent pourtant le contraire : ils ont prospéré pendant des milliers de générations ne dépendant que de leur environnement naturel en ayant toujours ce souci de ceux qui viendraient après eux.
Pourquoi alors en sommes-nous arrivées là ? A l’heure où nos connaissances sur le monde vivant ne cessent de grandir et que nous devrions d’autant plus comprendre comment vivre sans affecter les écosystèmes, la situation ne fait qu’empirer chaque jour.
Beaucoup d’initiatives ont émergés ces dernières décennies pour tenter de faire prendre conscience aux citoyens de cette Terre que la solution est dans leurs mains, ce qui a permis l’émergence de milliers d’actions citoyennes pour inverser le cours dramatique de l’histoire.
L’étude du Coran et des paroles du prophète de l’Islam concernant la place de l’humain dans la nature nous ouvre deux champs de réflexions. Le premier est un appel à la raison. Dieu expose aux humains ce qu’ils doivent connaître et comprendre de la nature, quel est leur rôle et leur responsabilité vis-à-vis d’elle et ce qu’ils peuvent y faire ou non. Le second volet de cette réflexion s’adresse au cœur de l’être humain afin de l’éveiller à la beauté et à la sensibilité de la nature pour faire naître en lui des sentiments d’émerveillement, de bienveillance et de miséricorde vis-à-vis d’elle.
Cette réflexion devient une nécessité aujourd'hui si l'on veut essayer d'inverser les choses et de proposer un monde de paix entre les humains au sein d'une nature préservée.
